fougue [1]
nf (fou-gh')
- 1Mouvement impétueux, violent, ordinairement avec emportement et colère. Être en fougue. Entrer en fougue.
Croyez-moi, modérez vos fougues ordinaires, Ou vous risquez souvent de gâter vos affaires
. [Brueys, Impatient, V, 8]Le général [Lalli] s'était attiré, par ses fougues indiscrètes et par ses reproches injustes, une accusation si cruelle [de vol et de sacrilége]
. [Voltaire, Polit. et législ. Proc. de Lalli.]Sa fougue est passagère, elle éclate à grand bruit ; Un instant la fait naître, un instant la détruit
. [Voltaire, Irène, II, 1]Quand les intervalles de ses fougues permettaient de lui parler, il nous écoutait quelquefois assez docilement
. [Rousseau, Les confessions]Fig.
Il faudrait avoir un peu plus de fermeté et savoir résister à la première fougue des critiques qui fait du bruit les premiers jours et qui se tait à la longue
. [Voltaire, Correspondance] - 2Il se dit aussi des animaux.
On le louait d'être vaillant pour avoir mis une fois son cheval en fougue
. [Guez de Balzac, Le Prince]Leur fougue impétueuse [des coursiers] enfin se ralentit
. [Racine, Phèdre] - 3Impétuosité naturelle. Un cheval qui a trop de fougue.
Il faut lui laisser passer sa fougue
. [Brueys, Grondeur, I, 6]J'ai dompté la fougue impétueuse de ma jeunesse
. [Voltaire, Correspondance]Je n'ai pu retenir cette fougue imprudente
. [Voltaire, La méroppe française]Dompter tout d'un coup la fougue de son caractère dès qu'il est cardinal [Sixte-Quint] ; se donner quinze ans pour incapable d'affaires et surtout de régner, afin de déterminer un jour en sa faveur les suffrages de tous ceux qui comptaient régner sous son nom
. [Voltaire, Essai sur les moeurs et l'esprit des nations et sur les principaux faits de l'histoire depuis Charlemagne jusqu'à Louis XIII]Les fougues de la jeunesse, l'emportement avec lequel les jeunes gens se livrent aux plaisirs.
- 4L'emportement propre aux artistes et qui leur fait faire des hardiesses et même des écarts.
Aussi je m'émerveille, au feu que tu [le poëte Bertaut] recèles, Qu'un esprit si rassis ait des fougues si belles
. [Régnier, Satires]Il avait certaines fougues d'esprit qui n'étaient pas mal plaisantes
. [Guez de Balzac, Correspondance]Brébeuf, dans sa traduction de la Pharsale, pousse la fougue de Lucain en notre langue plus loin qu'elle ne va dans la sienne
. [St-évremont, Réfl. sur les trad. dans RICHELET]Quelle fougue indiscrète Ramène sur les rangs encor ce vieil athlète ?
[Boileau, Epîtres]Je trouvais dans son jeu trop d'éclat, trop de fougue, pas assez de souplesse et de variété
. [Marmontel, Mémoires d'un père pour servir à l'instruction de ses enfants] - 5 Terme d'horticulture. Défaut d'un arbre qui pousse beaucoup de bois sans donner de fruits.
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